Kura Gazette

Sanwa Shurui : le vaisseau amiral du mugi-shochu


Nous avons vu la dernière fois les raisons pour lesquelles Kura Master organisait de façon régulière des séjours d’étude au Japon pour les membres de ses jurys et nous avons pour l’occasion suivi l’arrivée des 9 participants au voyage de cette année dans la préfecture d’Ōita. Retour en photos sur la suite du voyage et la continuité de leur périple dans la (très belle) île de Kyūshū.

La première étape studieuse a consisté en la visite des établissements de la maison Sanwa Shurui (三和酒類) dont la renommée est assurée dans l’archipel depuis plusieurs décennies : sa gamme emblématique « iichiko » compte parmi les mugi-shochu les plus consommés et les plus connus dans et en dehors de l’archipel. La maison a été créé en 1958 à partir d’un rassemblement de trois brasseries de sakés de la ville d’Usa (préfecture d’Ōita) dont la marque apparaît toujours aujourd’hui dans le nom de la maison.

Autour d’un « Kōji Project » de son cru, celle-ci cherche à se développer autour de 4 piliers qui parleront à nos lecteurs les plus conscients : le craft, la région, la culture et la nature (soit CCRN – cf. photo). L’une des devises de l’entreprise est de toujours viser une amélioration qualitative fût-elle d’1 seul millimètre. Elle fait valoir une démarche originale en rappelant que si elle s’est reposée par le passé comme bien d’autres maisons sur les seules conclusions d’un tōji, elle dit préférer aujourd’hui s’en remettre à l’expertise et aux affinités de plusieurs personnes formant un panel, dont la mission est de tester quotidiennement la production. Ce même panel vérifie aussi une fois par mois le genshu afin de vérifier aucune variation dans le résultat obtenu. Pour une seule raison, nous assure-t-elle sur son site officiel : même si les chiffres leur assurent une stabilité, ils préfèreront toujours s’en remettre au jugement de l’homme pour valider quoi que ce soit. C’est aussi pour ça que le goût de leur gamme « iichiko » a évolué et que leurs boissons ne sont plus les mêmes qu’il y a un, cinq ou dix ans. Leur credo est de viser une amélioration qualitative constante et ils n’ont de cesse de l’appliquer. Ils ont par ailleurs développé en collaboration avec la préfecture une variété d’orge à deux branches appelée « nishi no hoshi » (L’étoile de l’Ouest) à partir de laquelle ils ont concocté du mugi-shochu. Cela leur a permis non seulement de développer leur production mais aussi de travailler sur le localisme et d’entraîner avec eux les cultivateurs locaux (ils sont désormais 140 à cultiver cette variété ce qui en a fait quadrupler la production en vingt ans – 4400 tonnes aujourd’hui) et donc fatalement la productivité de la région.

Lors de leur visite, nos neufs compatriotes se sont retrouvés à revenir sur les bancs de l’école et à écouter les discours à la fois très précis et très didactiques de M. Nishi le vice-CEO et M. Wada le directeur général de la maison. Certains d’entre eux prenaient en note en suivant la bonne vieille méthode du papier et du crayon, quand d’autres griffonnaient plutôt sur leur smartphone. La visite à travers les locaux fut ensuite l’opportunité pour les membres de nos jurys de se glisser dans les habits d’un brasseur et de travailler directement la matière première, à savoir ici principalement l’orge, dont ils ont pu constater l’évolution au cours des différents stades de la production, avant de s’atteler à ce pourquoi ils étaient venus et attendus : une dégustation de plusieurs produits de la maison, une belle déclinaison de la gamme « iichiko ».

La dégustation s’est déroulée dans la même ambiance studieuse que depuis le début de la visite. Les membres du jury de Kura Master ont eu à coeur de commenter chaque bouteille proposée en accompagnant leurs commentaires de propositions d’accords ou des suggestions de recettes de cocktail qui leur venaient en tête.

Nous reviendrons sur ces suggestions à l’occasion d’une vidéo que nous sommes actuellement en train de réaliser et qui s’axe principalement sur les commentaires réalisés par chacun de nos membres au cours de ce séjour mais cette visite fut, non seulement enrichissante sur le plan humain mais également très passionnante de par son contenu. Grâce aux explications appuyées par des présentations visuelles très compréhensibles, nos compatriotes sont entrés de plain-pied dans le monde du mugi-shochu et brûlaient dès le premier jour d’en savoir davantage sur les potentialités de cette boisson à base d’orge.

Une brève pause dans les champs voisins de cette céréales leur a permis d’en apprendre un peu plus, tout comme la proposition de deux cocktails effectués par le barman Yuta SHIMOHATA venu spécialement de la ville de Nakatsu.

Cette première visite a lancé merveilleusement le séjour de nos membres du jury qui ont pu voir au plus près et les installations d’une grande maison comme Sanwa Shurui, et les acteurs qui travaillent jour après jour à produire des mugi-shochu d’une qualité aussi grandissante qu’impressionnante.

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