L’année olympique qui égrène ses derniers mois devant nous n’aura pas été avare en émotions. Vous n’avez sûrement pas cliqué sur le titre de cet article pour vous offrir un énième récapitulatif exhaustif du palmarès sportifs de la France ou du Japon lors de ces dernières olympiades, même si nos deux pays n’auraient à l’évidence pas vraiment à rougir de l’exercice au vu des prouesses accomplies par leurs délégations respectives. Trève de JOstalgie toutefois. Il est un autre évènement qui a marqué l’année, et même l’histoire en quelque sorte, puisque Kura Master a encore produit une édition record.
Kura Master 2024 : trois concours pour récompenser le meilleur de l’archipel
C’était donc la huitième.
Huit éditions et huit années passées à promouvoir les alcools japonais.
En y repensant, toutes les précédentes ont été différentes à différents niveaux.
Car chaque nouvelle édition a amené d’autres défis, d’autres idées, d’autres ambitions.
Les producteurs participants ont été plus nombreux d’une année à l’autre.
Tout comme le nombre de membres prestigieux qui nous font l’honneur et l’amitié de rejoindre nos rangs.
L’envie initiale demeure toujours la même : initier et faire apprécier ce pan de l’artisanat culinaire japonais.
L’édition de cette année a présenté plusieurs nouveautés dans la forme et le fond.
Ce fut la première fois que les deux jurys, jusqu’ici distincts, étaient ensemble pour jauger et juger les différentes boissons que nous ont confiées les producteurs japonais ce qui a permis d’accentuer la variété des opinions données. Des tables de 4-6 personnes, dirigées par un chef de table, avaient en effet toutes pour mission de goûter et de discuter les nectars qui leur étaient servies par salves tout au long de plusieurs sessions. Les catégories ont également été remaniées et un concours d’umeshu a été officialisé après une première édition qui ne disait pas son nom l’année précédente.
Rappel des règles encadrant la notation et des différents prix
Le travail des membres du jury est de longue haleine. Il leur faut discuter et argumenter non pas pour convaincre mais pour appréhender la note qui reflète le mieux les appréciations de leur table. Toutes les bouteilles sont ainsi notées sur 100. Si la moyenne pourrait être jugée suffisante pour un producteur occidental, elle est loin de l’être pour un artisan japonais et c’est pourquoi M. Thuizat, président du jury « saké », prend bien soin chaque année d’exhorter les membres du jury à harmoniser leurs notes et à prendre en considération le travail conséquent des producteurs japonais. Cela n’est pas propre aux concours de sakés : une compétition réunissant les meilleurs humoristes japonais note depuis très longtemps les prestations de ces derniers avec des notes s’échelonnant entre 88 et 100 mais cela suffit malgré tout à départager celui qui aura eu le plus d’influence sur les zygomatiques de ceux devant lesquels il s’est produit. Les bouteilles récompensées d’une note supérieure à 90 sont généralement éligibles aux précieuses « médailles de platine » qui leur permettent de concourir à une deuxième session de dégustation dont le but est de distinguer un « prix du jury » pour chaque catégorie. C’est à partir de ces derniers que viennent d’être distingués les prestigieux « Prix du président » sélectionnés bien entendu par le président de chaque concours et révélés lors de la cérémonie de récompense qui s’est tenue le 2 octobre dernier dans la résidence de son Excellence, l’ambassadeur du Japon en France M. SHIMOKAWA.
CONCOURS « saké »
La Brasserie Konishi pour son « Shirayuki Daiginjo Itami Morohaku »
CONCOURS « honkaku-shochu & awamori »
La Distillerie Matsufuji pour son « Araroka Matsufuji«
Au-delà de ces Prix du Président, nous avons également conféré notre fameux « Prix de l’Alliance Gastronomie » qui vient récompenser la boisson japonaise qui présente le potentiel d’accords le plus intéressant avec un produit issu de la gastronomie française. Cette année, le chef sommelier et président de notre concours « saké », M. Xavier Thuizat (MOF sommellerie) a eu l’idée de promouvoir les sakés de confection classique en les soumettant à un jury d’exception, en accord avec un plateau de charcuterie premium élaboré spécialement par M. Romain Leboeuf (MOF boucherie) avec tout le brio et la maestria dont ce grand artisan français est capable. Le lauréat de ce prix est la maison Shata de la préfecture d’Ishikawa. Nous revenons brièvement sur la remise de ce double prix (la brasserie ayant aussi gagné un Prix du Jury), les commentaires de M. Leboeuf et de Mme Paz Levinson, ainsi qu’un message particulier du représentant de la 9ème génération de brasseurs de cette famille, puisque leur préfecture a été tristement sinistrée par un séisme en janvier dernier. Puisse ce prix, comme il le dit lui-même, susciter chez le grand public, l’intérêt et l’attention que mérite cette très belle région.
La jeune garde du bar et l’avenir de la sommellerie en renfort !
2024 a également été une édition d’exception par la présence d’élèves issus de pas moins de quatre établissements français qui nous ont fait l’honneur de participer dans un premier temps au service du concours et à l’atelier cocktail du SHOCHU BAR orchestré par le maître Christophe Davoine, et dans un deuxième temps au service de la cérémonie de remise des prix et à celui des soirées, plus informelles qui se sont déroulées dans le restaurant « La Bonne Franquette » (2 octobre) et à la Maison de la Culture du Japon (3 octobre) . Ces futurs professionnels étaient accompagnés de leurs professeurs et encadrants, qui nous font également l’honneur de compter parmi les membres de notre jury.
- Benjamin MILLOUX (Professeur de sommellerie au lycée hôtelier François Rabelais Dugny, secrétaire de l’UDSF Val de Loire)
- Amélie BOULANGER (Professeure de la Mention Complémentaire Barman au CFA Belliard)
- Christophe BODERE (Professeur Mention Complémentaire Barman au Lycée Santos-Dumont à Versailles)
- Caroline BRESSON (Directrice de l’école ISMAC)
Le fameux SHOCHU Bar qui a permis de populariser la façon de boire certains alcools japonais « comme au pays » et « à la locale » comme aime bien le répéter le président de notre jury « honkaku-shochu ». Merci chaleureusement et très sincèrement à tous les élèves qui n’ont pas rechigné à mettre la main à la pâte et qui ont grandement contribué au succès de cette édition !
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