Ceux qui nous suivent depuis quelques temps, savent probablement que nous accompagnions le représentant du Japon auprès de l’UNESCO, son excellence l’ambassadeur M. Takehiro KANO (加納雄大特命全権大使), dans une mission qui nous enthousiasme et nous fait rêver, mais avant de vous en dire plus, connaissez-vous cette organisation internationale dont les locaux se trouvent ici-même, à Paris ?
Cette institution compte 195 membres (ici membre signifiant en vérité pays) et 8 membres associés (autant dire que ça représente du monde – en fait ça représente même LE monde).
Elle est donc basée dans la capitale française et plus précisément dans le VIIème arrondissement, non loin du Ministère du Travail. Si les missions des délégations nationales auprès de l’UNESCO sont multiples, l’objectif initial demeure inchangé : construire ou du moins préserver du mieux que possible la paix dans le monde en construisant des sociétés du savoir, autour de l’éducation et l’expression, et surtout en favorisant les échanges culturels entre les différentes nations.
Mieux un pays connaît ses voisins et moins (en théorie), il a envie de leur taper dessus.
La culture est donc le maître-mot de l’UNESCO.
L’organisation veille à ce que tout ce qui contribue à l’élévation culturelle de l’Humanité dans le monde soit tantôt promu, tantôt protégé. Elle part du principe que nous avons un patrimoine mondial et son rôle est de le rendre inviolable, en le défendant ici contre les affres du temps, ou là contre les attaques plus tangibles de groupuscules extrémistes.
Ce patrimoine peut être matériel et particulièrement visible comme l’emblématique Grande Muraille de Chine ou notre Mont-Saint-Michel (l’organisation n’a toutefois pas encore tranché sur le fait que ce monument puisse être Normand ou Breton), concerner une petite abbaye, une réserve naturelle, une île, un port ou une partie d’une ville.
Mais il peut aussi être immatériel et donc intangible et invisible, c’est-à-dire concerner un savoir généralement ancestral : la danse du tambour des inuits, le nora thaï, le songket malais, le fest-noz breton, la culture du sauna finnoise, le compagnonnage français etc.
C’est sur cette liste que le gouvernement japonais aimerait voir figurer les méthodes traditionnelles de brassage japonais.
Et c’est comme ça que nous sommes intervenus.
Pour que les ambassadeurs de l’UNESCO puissent valider la proposition des officiels japonais, portée par la délégation nippone auprès de l’organisation, il leur faut connaître le sujet. Le représentant du Japon mentionné au-dessus, va donc s’attacher pendant le temps que dureront les délibérations (généralement 2 ans) à promouvoir le saké et à le mettre notamment en avant lors de réceptions officielles.
C’était le cas il y a trois semaines puisque toutes les délégations de l’UNESCO étaient conviées à une réception durant laquelle, le staff japonais s’est montré aux petits oignons avec les invités.
Notre association avait pour délicate mission de préparer des sakés et d’assurer le service en présentant les différentes catégories de cette boisson.
Nous disposions de plusieurs alliés : un staff rompu à l’exercice, des quilles estampillées de nos concours, et surtout des invités aussi curieux que désireux d’en connaître davantage.
Ces derniers ont pu approcher au plus près la culture des boissons japonaises, grâce à ces produits que nous ont confiés les artisans japonais. S’il s’agissait d’une découverte complète pour certains d’entre eux, d’autres avaient déjà pu en savourer à plusieurs reprises dans le passé et portaient même un regard expert sur les flacons dont nous disposions.
Nous vous tiendrons informés des avancées des délibérations de l’UNESCO qui doivent aboutir à une conclusion au cours de l’année, mais nous pouvons déjà vous dire que nous avons donné quelques sourires et conquis quelques palais cette soirée-là !