Le 1er janvier dernier, à 8 heures du matin en France et 16 heures locales, au Japon. La terre a tremblé. Il ne pouvait pas y avoir pire façon de débuter une année. Généralement, le jour de l’an est rythmé de rituels très largement partagés : on se régale avec des secchi, on boulotte du mochi, on partage du saké, on se prélasse devant les émissions de télé dans lesquelles se relaient des dizaines d’humoristes, et puis on prend le temps d’aller au temple du coin pour effectuer une première prière de l’année (« hatsumōde »). Ces réjouissances ont tourné court quand tous les téléphones dans un très large périmètre ont reçu la même notification et que toutes les chaines du pays ont diffusé la même chose.
Tout le monde a ainsi appris en même temps que la terre venait de secouer la péninsule de Noto, une avancée de terre de 100 km de long sur la mer, dans la préfecture d’Ishikawa.
Les Japonais savent que la première secousse aussi forte soit-elle (elle l’était : 7,6 de magnitude) n’est malheureusement qu’un premier acte d’une tragédie à laquelle ils ne sont que trop habitués. Les secousses suivantes, que les sismologues appellent « répliques », n’en sont pas moins effrayantes. 16 très importantes seront décomptées mais la terre tremblera plus d’un millier de fois tout au long de la journée. Chaque fois, c’est un risque que tel ou tel bâtiment s’effondre ou bien qu’un incendie se déclare et se propage.
Mais il y a aussi le risque qu’un raz-de-marée vienne submerger les terres. Ce fut le cas en 2011. L’alerte a donc été déclenchée tout le long de la mer du Japon. Les présentatrices se sont égosillées à la télé pour exhorter tous les habitants à rejoindre les hauteurs. Pendant plusieurs heures, tout le monde a été dans l’attente de savoir combien de mètres allaient atteindre les prochaines vagues. On venait à peine d’accueillir 2024 qu’on regrettait déjà 2023.
Le 1er janvier dernier, la terre a tremblé à Noto.
L’information, relayée aussitôt dans les bulletins d’actualités françaises, peine à exprimer dans sa concision, les drames humains qui se sont joués ce jour-là et conséquences qui continuent à se faire ressentir.
241 personnes ont perdu la vie.
14.000, contraintes de fuir leur foyer détruit, inaccessible ou non alimenté, vivent toujours dans des abris.
Le 1er janvier dernier, la terre a tremblé à Noto.
Nombreux ont été les bénévoles à se démener depuis pour apporter un soutien logistique, matériel, financier ou simplement moral. À Paris, la firme UMAMI s’inscrit dans cette générosité puisqu’elle propose depuis le 8 février et ce jusqu’au 6 mars, une promotion spéciale autour des produits de la préfecture d’Ishikawa en soutien aux victimes de ce séisme : 30% des ventes leur seront reversés. Un cocktail caritatif s’est tenu le 13 février dernier au cours duquel une liaison a été ouverte avec la préfecture et des remerciements et des encouragements ont pu être transmis.
Par ailleurs, de nombreux kuramoto dont les brasseries ont été détruites, publient sur les réseaux l’avancée de leurs travaux et trouvent sur Instagram notamment un chaleureux soutien qui dépasse largement les frontières.
Nous savons que l’actualité est lourde aux quatre du coin du monde et qu’on ne peut naturellement pas vivre en pensant constamment aux tragédies qui fauchent des vies à plusieurs milliers de kilomètres d’ici. Seulement si vous êtes arrivés sur cette page, c’est que vous appréciez un tant soit peu le Japon et sa culture. Alors si à l’occasion vous pouvez soutenir la région d’Ishikawa dans cette rude et tragique épreuve, n’hésitez pas.
Le 1er janvier dernier, la terre a tremblé à Noto.
Ne l’oublions pas. Ne les oublions pas.