La région de Hyôgo : le coeur même du Japon historique
Il est des régions que le japonisant comme le simple touriste venu baguenauder sur les chemins plus ou moins escarpés de l’archipel, se doit sinon de parcourir en large et en travers, au moins de visiter. La densité de l’offre culturelle, historique, ou encore culinaire d’une région compte pour beaucoup dans son attraction touristique. La préfecture de Hyôgo, qui appartient à la région du Kansai, est sinon un passage obligé pour une première visite, du moins un véritable coup de cœur à retardement pour qui n’y a pas encore mis les pieds. La région abrite notamment la jolie petite ville de Kobe, dont le bœuf est désormais connu de tous les foodies du globe, mais aussi les Arima Onsen dans lesquels les Japonais eux-mêmes brûlent de venir se prélasser. La ville de Kobe peut par ailleurs mettre en avant un aspect indéniablement cosmopolite pour des raisons historiques (elle a été une des premières cités japonaises à s’ouvrir aux pays étrangers à la fin du Bakufu des Tokugawa au milieu du XIXème siècle). Ce n’est toutefois pas pour tailler le bout de gras, même issu de ces vaches à peau noire qui donnent une viande de si bonne qualité, ni pour vous vanter les mérites des sources chaudes locales que nous vous parleront à travers ses deux pages de la région de Hyôgo, mais bel et bien pour ses sakés !
L’appelation GI : un immense repère salvateur derrière deux petites lettres
Vous vous souvenez peut-être de cette journée d’octobre 2021 durant laquelle nous avions accompagné M. Thuizat, dans la ville de Tain l’Hermitage, qui abrite la première école de France à avoir proposé une formation diplômante à qui voulait devenir sommelier professionnel. C’est précisément dans ces murs que celui qui préside notre jury « Saké », a fait ses classes et qu’il a donné une conférence sur les sakés GI Nadagogo, un groupement de 5 brasseries de la préfecture qui nous intéresse ce mois-ci, à savoir Hyôgo, la région qui produit le plus de saké de tout le Japon.
Le célèbre chef sommelier était donc devenu professeur le temps de quelques heures dans l’école qu’il l’avait formé, et il était revenu avec pédagogie et talent sur les potentialités des sakés de cette région, en émaillant sa masterclass d’anecdotes personnelles sur son rapport au Japon et ses séjours dans l’archipel. L’appellation GI vous guidera sur un chemin qu’il est peut-être difficile de se frayer quand les seuls repères que nos yeux captent peuvent être exclusivement rédigés dans une langue que notre intellect ne nous permet de déchiffrer. Sans pousser plus loin la métaphore de l’aventurier qui se hasarde sur une terra incognita, force est de reconnaître que le saké reste encore une boisson mystérieuse pour beaucoup de nos compatriotes et que les étiquettes émaillées de kanji ne font rien pour simplifier l’affaire.
Une soirée consacrée à ces sakés estampillés Gi Nadagogo
Le 28 octobre dernier, la Maison de la Culture du Japon qu’on ne présente plus, a accueilli dans ses locaux un évènement inédit durant lequel ont été révélés les secrets de la fabrication du saké propre à cette région connue comme un « sanctuaire » en la matière au Japon. Cette grande dégustation que l’amateur de sakés que vous êtes a peut-être pu manquer a été l’occasion également d’assister à une démonstration de confection d’un dakidaruma (la cuve en bois conçue pour maintenir la température pendant les phases de fermentation notamment pour le moto et le moromi ; son rôle est crucial de par l’influence que joue la température sur la qualité, la saveur et l’arôme du saké), à un chant traditionnel entonné pendant la confection (le saké-zukuri uta), et à une démonstration de komomaki (technique traditionnelle pour envelopper les cuves de fermentation dans des nattes de paille de riz qui servent d’isolant thermique). Une conférence sur les sakés de Hyogo estampillés GI « Nadagogo » a été animée par M. Toshinari TAKAHASHI (président du comité GI Nadagogo) assisté de l’interprète Mme Haruko MORITA, avec une allocution spéciale du délégué permanent du Japon auprès de l’UNESCO, son excellence M. Takehiro KANO que les plus fidèles d’entre vous connaissent bien.
Restez à l’écoute et surtout suivez-nous sur nos réseaux : d’autres évènements consacrés aux boissons japonaises sont en préparation et nous aurons bientôt plein de belles choses à vous annoncer !
En savoir plus :