Nous avons déjà tenté précédemment d’apporter une définition au saké sparkling mais il nous faut aujourd’hui parler de la Japan Awasake Association. Le processus de brassage par lequel passent les sakés sparkling reconnus par cette association, est similaire en tous points à celui du saké japonais classique, jusqu’à la fin de l’étape de la fermentation dite primaire. Les artisans procèdent ensuite à une fermentation secondaire, en se basant sur leur propre savoir-faire pour produire la pétillance et l’effervescence des bulles. C’est bien évidemment lors de cette deuxième étape que tout va se jouer et que le poids des techniques et de l’expérience du kuramoto va énormément peser et permettre d’obtenir des produits différents.
Si vous suivez l’actualité de Kura Master, vous avez probablement déjà compris que nous vous conseillions très fortement non pas de déguster vos boissons japonaises comme les Japonais le font traditionnellement, dans des ochoko (même si ces petits verres peuvent être de véritables œuvres d’art), mais plutôt d’employer des verres à vin classiques qui vous permettront de profiter pleinement du potentiel aromatique des sakés.

Pour les sakés de la catégorie sparkling, nous ne pouvons que vous recommander un verre spécialement désigné par le grand Philippe Jamesse, chef sommelier au Château Lesclières ayant développé une série de verres à vins faits main et très appréciés des connaisseurs pour sublimer les arômes et les saveurs des boissons dégustées. Ce verre, conçu donc spécialement par la Japan Awasake Association, est baptisé « immersion » et aura nécessité près de deux années de recherches et de développement pour être produit par des artisans qualifiés et éprouvés. L’objet, aux proportions parfaites, est confectionné à la main et vous permettra de profiter vous et vos convives, d’une expérience d’un grand raffinement autour de ces bulles auxquelles vous ne manquerez pas de de devenir accro.
Nous vous recommandons particulièrement le « MIZUBASHO PURE » de la maison Nagai, dans la préfecture de Gunma, voisine de Tokyo. Il a remporté en 2020 le Prix du Jury dans la catégorie des Sakés Sparkling de Kura Master, et il s’agit d’un pionnier du genre, puisque sa fabrication a nécessité près de 15 années de développement. C’est un coup de cœur du jury mais c’est aussi une réussite qui ravit depuis plusieurs années maintenant, la clientèle éclairée et curieuse des importateurs de boissons japonaises de la capitale.
Mais l’Association Awasake possède d’autres références qui sauront à la fois séduire le néophyte et convaincre le plus expert d’entre vous. Le « GARYUBAI » de la maison Sanwa, présente dans la préfecture de Shizuoka, connue pour ses champs de thé et ses paysages du Mont Fuji, caracole en tête des meilleures ventes et a été le premier awasaké de cette préfecture à bénéficier de la marque de reconnaissance de l’association. Sa vivacité gustative, la finesse de ses bulles et ses arômes fruités sauront sans nul doute ravir votre palais. Nous pouvons également vous recommander le « YATSUSHIKA » de la maison éponyme, élaboré selon des normes strictes : les lies sont retirées de chaque bouteille une à une à la suite de la fermentation secondaire. Vous avez là, une boisson d’une belle douceur, avec de légères saveurs de riz et de très belles bulles. N’hésitez pas non plus trop longtemps si votre regard croise la référence « DEWAZAKURA » de la brasserie du même nom (préfecture de Yamagata), dans un catalogue d’un importateur sous nos latitudes, car vos apéritifs n’auront plus du tout la même saveur, grâce à une sucrosité délicate qui vous donnera une agréable sensation en bouche. Et puis bien sûr le « Kikuizumi Ray » de la maison Takizawa dont nous avons parlé ici.
Pour faire simple et pour résumer, nous dirions que si le saké sparkling n’ambitionne pas de remplacer partout et en toutes circonstances, nos vins de Champagne ou nos Crémant, leur grande qualité leur permet toutefois aujourd’hui de se poser en alternatives élégantes, raffinées et séduisantes. Ils sauront surprendre agréablement vos invités lors d’un apéritif ou intriguer vos convives lors d’un dîner. Et devant la porte de ce continent qui peut vous être encore totalement inconnu, il vous faudra sinon une boussole et une carte, au moins quelques repères pour vous permettre de vous frayer un chemin et des balises pour avancer sans tomber sur des écueils: le label de la Japan Awasake Association est le sésame ultime.
Vous trouverez sur leur site un catalogue avec d’autres références que les quatre présentées ci-dessus, qui seront toutes fiables et viendront remarquablement sublimer vos plats et vos discussions. À noter par ailleurs que l’Association élit depuis 2021 des ambassadeurs dont la mission est de faire dire « kampai » aux fins gourmets du monde entier. Il s’agit de professionnels ayant acquis au cours de l’exercice de leur fonction, une vaste connaissance de la culture culinaire et qui s’engagent à traduire comme ambassadeur de marque pour faire connaître les sakés sparkling mis en avant par l’Association, à l’international.
Vous trouverez parmi eux Xavier Thuizat, le président du jury Kura Master pour la section « Saké » et bien sûr Philippe Jamesse dont nous avons déjà parlé : deux autres atout de poids qui devraient définitivement achever de vous convaincre de craquer pour ces jolies quilles et de les savourer autant à l’apéritif qu’en fin de repas !
En savoir plus :
- SITE Officiel : The Japan Awasake Association
- PRESSE : « Un magicien aux Crayères » (Le Figaro – 11.01.2014)
- YOUTUBE : Dewazakura présenté par Xavier THUIZAT










La préfecture de Saga se trouve sur au Nord-Ouest de l’île, avec sur son flanc Est, la préfecture Fukuoka et sur son franc Ouest, la préfecture Nagasaki. Au nord s’étend la mer de Genkai tandis qu’au Sud, la région fait face à la mer d’Ariake. La préfecture n’est pas qu’une simple porte océane et compte également sur ses terres intérieures, des massifs d’altitude moyenne émaillés de sources qui viennent gonfler des rivières coulant dans toute la région en contrebas, venant ainsi alimenter les rizières et en cela approvisionner les brasseries et distilleries locales de l’ingrédient indispensable à la production de ces élixirs dont nous raffolons tant. Les plaines de Saga sont des greniers à céréales et les températures moyennes de la région n’excédant pas 16 degrés, celle-ci présente un climat tempéré très agréable tout au long de l’année.
C’est dans cette région que les Historiens s’accordent à dire que la riziculture a commencé et c’est d’ailleurs dans les environs que des fouilles archéologiques ont mis à jour des restes de la culture Yayoi qui a succédé à la culture Jômon (une période couvrant -18.000 à -300 av. J-C) et dont les poteries élaborées font la fierté des Japonais. Mais l’endroit est depuis lors connu davantage pour l’école d’arita-yaki, qui compte parmi les écoles de porcelaine les plus connues au monde et dont d’innombrables chef-d’œuvre sont sortis des fours. Les amateurs de littérature japonaise connaissent également la région pour son « Hagakure » (littéralement « caché dans le feuillage »), connu comme étant une sorte de manuel de stoïcisme ou de guide spirituel destiné aux guerriers, et rédigé par un membre du clan local, les Nabeshima qui l’auront longtemps gardé secret. Cet ouvrage a été popularisé en Occident sous le titre de « Livre du Samuraï » et a même fait l’objet d’un film de Jim Jarmush avec Forest Whitaker intitulé « Ghost Dog » (1999). Enfin, concernant un sujet qui est susceptible d’intéresser directement toute personne qui suit notre actualité, la région est connue comme une terre donnant d’excellents sakés, et comme étant la terre présentant la concentration de brasseries la plus élevée. Par ailleurs, c’est même la préfecture qui, de toutes celles qui composent l’île de Kyûshû, présente la consommation la plus élevée par habitant, tandis que Saga est la ville qui a consommé le plus de saké dans tout le pays en 2018 et que la région est . Nous verrons sur la page suivante quels sont les particularités des boissons de ce terroir.
Quant au second ingrédient indispensable à la production de bons sakés, il s’agit bien entendu de la céréale la plus chère aux yeux des Japonais, le riz, qui est cultivé dans la région depuis deux millénaires, comme l’attestent les ruines du site de Yoshinogari et de Nabata, parmi les plus anciennes du Japon. La préfecture est par ailleurs l’une des régions les plus fertiles et les plus productrices de toute l’île. Elle a la chance donc de réunir toutes les conditions pour produire du bon saké et elle le fait. Les « sakés Saga » sont caractérisés par un goût onctueux, très finement sucré et présentent une grande richesse aromatique. Ils sont aptes à accompagner vos repas et raviront tous vos convives. En 2013, la préfecture de Saga est la première à lancer un décret encourageant les habitants de la région à trinquer avec la production locale de saké et organise également tous les ans un « jour du saké » le 1er octobre durant lequel toute la population se retrouve et célèbre l’excellence de ce pan de l’artisanat local. Lors du dixième anniversaire de ce décret, des producteurs locaux se sont connectés en direct du Japon pour fêter le jour du nihonshu en plein Salon du Saké organisé à Paris.
Par ailleurs, nous l’avons déjà évoqué un peu plus haut, mais la région peut s’énorgueillir aussi de posséder de la vaisselle en porcelaine grâce à laquelle elle peut sublimer les saveurs de ses boissons. Les porcelaines des écoles d’Imari et d’Arita remontent ainsi à l’an 1616 et il ne fallut pas attendre longtemps avant que les exportations de ces pièces commencent vers le vieux continent où elles sut séduire les différentes cours européennes. Ces traditions artisanales, conservées et transmises dans des familles depuis des générations sauront ravir vos pupilles tandis que vous vos papilles seront, elles, pleinement satisfaites des mets locaux et des sakés de Saga si gustativement généreux !